Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est à cette occasion que M. Castelar prononça les paroles suivantes :

« Quand la patrie est la nation espagnole, cette nation fière de son indépendance et de sa liberté, cette nation qui a vu avec horreur le nom de Sagonte remplacé par un nom étranger, cette nation qui vainquit Charlemagne le plus grand guerrier du moyen-âge à Ronceveaux, qui vainquit François 1er  le grand capitaine de la Renaissance à Pavie, qui vainquit Napoléon le plus grand général des temps modernes à Bailen et à Talavera, cette nation dont la gloire ne peut tenir dans les espaces, dont le génie a une force créatrice capable de lancer un nouveau monde dans les solitudes océaniques, cette nation qui quand elle marchait sur son char de guerre, voyait les rois de France, les empereurs d’Allemagne et les ducs de Milan humiliés suivre ses étendards, cette nation qui eut pour hallebardiers, pour mercenaires, les pauvres, les obscurs, les petits ducs de Savoie fondateurs de la dynastie actuelle (Interruption).

M. Castelar. — Vous me rappellerez à l’ordre si vous le voulez, Monsieur le président, mais je ne suis pas ici pour défendre ma faible personnalité, à cette heure je défends mon inviolabilité et la liberté de cette tribune (Nouvelle interruption).

M. Castelar. — Je m’en rapporte à l’histoire qui, par la plume des Tacite et des Suétone a, libre et inattaquée, frappé les tyrans en bravant les Néron et les Caligula, j’ai dit, c’est de l’histoire, que Filberto de Savoie, que Carlos Manuel de Savoie, que tous les ducs de Savoie ont suivi pauvres et mendiants le char triomphal de nos aïeux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

» Quelle Parole n’est pas offensante si je n’ai pas le droit de parler des aïeux des rois, si leur personne est sacrée ! Pourquoi quand madame Isabelle de Bourbon