Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/216

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contre les ouvriers sur la route de Montchanin, où à chaque révolte ils se rendaient d’abord pour avertir leurs camarades.

Des individus suspects, ayant été vus sur la route, en voulant se rendre compte, quinze hommes y furent tués, par l’explosion d’une bombe qui y avait été placée : c’est ainsi que le gouvernement pensait avoir arrêté le mouvement.

Le Creusot s’éveilla, à la nouvelle du 18 mars ; une première fois les troupes furent retirées : Faites votre Commune, avait dit le commandant. Le Creusot se mît en fête, criant : Vive la République ! Vive la Commune !

Alors, la troupe revenue en plus grand nombre dissipa les manifestants, qui cependant purent faire prisonniers des agents de Schneider, qui se mêlaient dans leurs rangs, en criant : Vive la guillotine ! Ils avouèrent leur mission d’agents provocateurs.

Les révolutionnaires du Creusot envoyèrent des délégués à Lyon et à Marseille, où régnait une grande agitation.

À Lyon, la place de la Guillotière était pleine de foule, un appel affiché dans toute la ville, conviait les populations à ne pas être assez lâches, pour laisser assassiner Paris et la République.

Non, les Lyonnais n’étaient pas lâches, mais le préfet Valentin et le général Crauzat, disposant de forces considérables, ils s’en servirent comme ils ne l’eussent jamais fait contre l’invasion.

La garde nationale de l’ordre se réunit à l’armée ; l’écrasement de la Commune de Lyon commença.

Le combat dura cinq heures à la Guillotière et à nombreuses places dans la ville ;

Albert Leblanc, délégué de l’Internationale, n’ayant pu passer pour aller à la Guillotière, prit dans la ville sa place de combat.

Après ces cinq heures de lutte terrible d’hommes