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contre Napoléon III et Bismark, pouvait seule arrêter leur complot contre tant de vies humaines jetées en pâture aux corbeaux.

Le 15 juillet, la guerre était déclarée ! Le maréchal Lebeuf annonçait le lendemain que rien ne manquait à l’armée, pas même un bouton de guêtre !


III

l’internationale. — fondation et procès.
— protestations des internationaux contre la guerre
Les Polonais souffrent, mais il y a par le monde une grande nation plus opprimée, c’est le prolétariat.
(Meeting du 28 septembre 1864.)

Le 28 septembre 1864, à Saint-Martin-Hall, à Londres, eut lieu un meeting convoqué à l’occasion de la Pologne ; des délégués de toutes les parties du monde firent de la détresse des travailleurs un tableau tel que la résolution fut prise de considérer les douleurs générales de l’humanité comme rentrant dans la cause commune des déshérités.

Ainsi naquit l’Internationale à son heure ; et, grâce à ses procès pendant les dernières années de l’Empire, elle se développa avec rapidité.

Quand, tout près de 71, on montait l’escalier poussiéreux de cette maison de la Corderie du Temple, où les sections de l’Internationale se réunissaient, il semblait gravir les degrés d’un temple. C’était un temple, en effet, celui de la paix du monde dans la liberté.

L’Internationale avait publié ses manifestes dans tous les journaux d’Europe et d’Amérique. Mais l’Empire inquiet, comme s’il se fût jugé lui-même, s’avisa de la considérer comme société secrète.