Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/299

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véritables assassinats, et on connaît maintenant assez de ces assassins pour frapper quelques grands exemples.

» Je vous serre la main.

 » Benjamin Raspail,
Député et conseiller général de la Seine,
20 avril 1880.

Comme il s’illusionnait encore, Benjamin Raspail ! Quand les choses sont connues, ne dirait-on pas qu’elles ne sont que mieux cachées.

Camille Pelletan ajoute : « Des conseillers municipaux firent une enquête privée sur les résultats de la répression au point de vue de la population ouvrière, ils arrivèrent, si j’ai bonne mémoire, à cette conclusion que cent mille ouvriers environ avaient disparu.

 » Camille Pelletan, la Semaine de mai. »

Quand après la délivrance on remuera la terre pour les grands travaux de la libre humanité, en sera-t-il une parcelle où ne se mêle la cendre, des victimes sans nom et sans nombre dont la vie fut jetée pour l’éclosion humaine.

Nous avons ignoré en Calédonie combien de temps on arrêta pour la Commune ; le dernier déporté envoyé à la presqu’île Ducos, y arriva peu avant l’amnistie.

C’était un vieux paysan qui s’étonnait qu’on eût pu le condamner, puisqu’il était bonapartiste.

Le malheureux pleurait beaucoup, et le consolant à notre manière, nous lui disions que c’était bien fait dans ce cas-là !

Nous avions si bien réussi à changer les idées du pauvre homme, et même à lui faire prendre courage, qu’au moment où il revint avec les autres, il commençait à mériter d’être venu nous retrouver.

Comme les gens de Versailles avaient tué à leur rage,