Aller au contenu

Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

regorgeaient, les femmes qui y étaient encore furent reversées à la correction de Versailles.


IV

les prisons de versailles — les poteaux de satory — jugements

Nul souffle humain
N’est sur les pages.
(L. M.)


À la correction de Versailles, on pouvait, avec quelque habileté savoir des nouvelles des hommes incarcérés dans les autres prisons ; — ceux-là du moins vivaient encore.

Nous savions qu’à la justice, il y avait déjà depuis quelque temps, Ferré, Rossel, Grousset, Courbet, Gaston Dacosta, enfermés dans le même couloir que Rochefort qui les avait précédés.

Nous savions ceux qui avaient pu s’échapper de l’abattoir, ceux dont personne n’avait de nouvelles, chaque jour amenant de nouvelles arrestations ; quand la police et les délateurs étaient insuffisants, ce qui arrivait souvent, policiers et délateurs ayant eu de tout temps le monopole de la bêtise, on employait d’autres moyens.

Odysse Barot raconte ainsi la façon dont fut opérée l’arrestation de Th. Ferré :

« Le père était parti pour son travail quotidien, il ne restait là que deux femmes, la vieille mère et la jeune sœur de l’homme qu’on recherchait.

» Cette dernière, Marie Ferré, était au lit dangereusement malade, en proie à une fièvre ardente.

» On se rabat sur madame Ferré, on la presse de