Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/322

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res, imbéciles, et gouvernants, l’élevaient à tout propos.

Jamais elles ne s’étaient vues, avant la nuit, qui précéda leur arrestation.

Les fédérés se repliaient sur un autre quartier, elles se rencontrèrent dans une maison, où elles passèrent la nuit ; je ne sais si quelques blessés ne s’y trouvaient pas également.

Vaincues par le sommeil, elles se jetèrent deux par deux, sur un matelas posé à terre et y dormirent à tour de rôle.

C’est pendant cette nuit-là, que l’accusation s’obstinait à dire qu’ensemble elles avaient allumé l’incendie. — [Ce qui ne les empêchait pas d’avoir dormi étant ivres !] Peut-être qu’elles étaient ivres en effet, de fatigue et de faim !

Des soldats furent improvisés leurs défenseurs, trois demandèrent à s’absenter pendant le jugement, ce qui leur fut accordé, un sous-officier qui plaidait pour Suétens se contenta de dire : Je m’en rapporte à la sagesse de la Cour.

Ces dévouées eurent des paroles justes, mais elles n’osèrent jeter à la face des juges que leur honnêteté assurant la vérité, qu’elles avaient soigné les blessés sans regarder s’ils appartenaient à l’armée de la Commune, ou à l’armée de Versailles.

Elles furent en conséquence condamnées à mort !

Cela étonna les soldats qu’elles avaient soignés, comme ils s’étaient étonnés que du côté de la Commune, on conduisit les blessés à l’ambulance au lieu de les achever.

Jusqu’au jugement des membres de la Commune, on se garda de faire comparaître ceux qui eussent fait prompte justice des accusations grotesques, et des légendes infâmes soigneusement recueillies par des écrivains en tête desquels étaient Maxime Ducamp et autres.