Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/327

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La honte pour certaines gens n’existe pas.

Les mille francs que chacun des membres de la Commune avait employés aux nécessités du moment, feraient une étrange figure, devant les millions semés, aujourd’hui par les gouvernants en voyages d’agrément et autres choses de pire. Champy, Trinquet, revendiquèrent l’honneur d’avoir rempli leur mandat jusqu’au bout.

Urbain sortit à son honneur du complot ourdi contre lui à l’aide de M. de Montaud, placé près de lui par Versailles pour le trahir.

Les infâmes dessous du gouvernement furent étalés au grand jour de la presse de l’Europe, on vit dans leur révolutionnaire honnêteté les hommes de la Commune. Mais que chèrement ils payèrent cette honnêteté scrupuleuse qui les avait empêchés de restituer à la foule ou au néant, l’éternel veau d’or, la banque !

Les jugements furent ainsi rendus :

Condamnés à mort : Th. Ferré, Lullier ;
Travaux forcés à perpétuité : Urbain, Trinquet ;
Déportés dans une enceinte fortifiée : Assi, Billioray, Champy, Regère, Ferret, Verdure, Grousset ;
Déportation simple : Jourde, Rastoul ;
Six mois de prison et 500 francs d’amende : Courbet ;
Acquittés : Deschamp, Parent, Clément, comme ayant donné dès les premiers jours leur démission de membre de la Commune.

La commission de quinze bourreaux qui sans doute par ironie était appelée commission des grâces était ainsi composée :

Martel, Priou, Bastard, Voisin, Batba, Maillé, Lacaze, Duchatel, marquis de Quinzounas, Merveilleux-Duvignan, Tailhau, Cosne, Paris, Bigot, Batbie, et Thiers, président en surplus.

La commission des grâces envoyait les condamnés au poteau avec toutes les formes voulues ; cela faisait