Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/423

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L’heure nous parait donc venue pour ce qui a vie dans la proscription, de s’affirmer, de se déclarer.

C’est ce que vient faire aujourd’hui le groupe : la Commune révolutionnaire.

Car il est temps que ceux-là se reconnaissent qui athées, communistes, révolutionnaires, concevant de même la Révolution dans son but et ses moyens, veulent reprendre la lutte et pour cette lutte décisive reconstituer le parti de la Révolution, le parti de la Commune.


Nous sommes Athées, parce que l’homme ne sera jamais libre, tant qu’il n’aura pas chassé Dieu de son intelligence et de sa raison.

Produit de la vision de l’inconnu, créée par l’ignorance, exploitée par l’intrigue et subie par l’imbécillité cette notion monstrueuse d’un être, d’un principe en dehors du monde et de l’homme, forme la trame de toutes les misères dans lesquelles s’est débattue l’humanité, et constitue l’obstacle principal à son affranchissement. Tant que la vision mystique de la divinité obscurcira le monde, l’homme ne pourra ni le connaître ni le posséder ; au lieu de la science et du bonheur, il n’y trouvera que l’esclavage de la misère et de l’ignorance.

C’est en vertu de cette idée d’un être en dehors du monde et le gouvernant, que se sont produites toutes les formes de servitude morale et sociale : religions, despotismes, propriété, classes, sous lesquelles gémit et saigne l’humanité.

Expulser Dieu du domaine de la connaissance, l’expulser de la société, est la loi pour l’homme s’il veut arriver à la science, s’il veut réaliser le but de la Révolution.