Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/425

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tion capitaliste, de la propriété, il semble que le travailleur ne puisse rompre ses chaînes.

Mais le Prolétariat est enfin arrivé à prendre conscience de lui-même : il sait qu’il porte en lui les éléments de la société nouvelle, que sa délivrance sera le prix de sa victoire sur la bourgeoisie et que, cette classe anéantie, les classes seront abolies, le but de la Révolution atteint.

Nous sommes Communistes, parce que nous voulons arriver à ce but sans nous arrêter aux moyens termes, compromis qui, ajournant la victoire, sont un prolongement d’esclavage.

En détruisant la propriété individuelle, le Communisme fait tomber une à une toutes ces institutions dont la propriété est le pivot. Chassé de sa propriété, où avec sa famille comme dans une forteresse il tient garnison, le riche ne trouvera plus d’asile pour son égoïsme et ses privilèges.

Par l’anéantissement des classes, disparaîtront toutes les institutions oppressives de l’individu et du groupe dont la seule raison était le maintien de ces classes, l’asservissement du travailleur à ses maîtres. L’instruction ouverte à tous, donnera cette égalité intellectuelle sans laquelle l’égalité matérielle serait sans valeur.

Plus de salariés, de victimes de la misère, de l’insolidarité, de la concurrence, mais l’union de travailleurs égaux, répartissant le travail entre eux, pour obtenir le plus grand développement de la Communauté, la plus grande somme de bien-être pour chacun. Car chaque citoyen trouvera la plus grande liberté, la plus grande expansion de son individualité, dans la plus grande expansion de la Communauté.

Cet état sera le prix de la lutte et nous voulons cette lutte sans compromis ni trêve, jusqu’à la destruction de la bourgeoisie, jusqu’au triomphe définitif.