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de bataille pour aller chercher de nouvelles provisions au parc de réserve, lequel était lui-même assez pauvre.

» Le 6, l’ordre ayant été donné de faire sauter un pont, il ne s’est pas trouvé de poudre de mine, dans tout le corps d’armée ni au génie, ni à l’artillerie.

Les Prussiens entrèrent en France à la fois par Nancy, Toul et Lunéville.

Frédéric marchait sur Paris à la poursuite de Mac-Mahon, qui simple et têtu, invoquait Notre-Dame d’Auray ; ou peut-être, de concert avec Eugénie, qui appelait sa guerre cette désastreuse suite de défaites, implorait quelque madone andalouse.

Le jeune Bonaparte, que nous appelions le petit Badingue, et que les vieilles culottes de peau nommaient par avance Napoléon IV, ramassait niaisement des balles dans les champs, après la bataille, à l’âge où tant d’héroïques enfants, combattirent comme des hommes, aux jours de mai.

Le grotesque se mêlait à l’horrible.


VII

l’affaire de la villette. — sedan

Nous disions : En avant, Vive la République !
Tout Paris répondra. Tout Paris soulevé,
Tout Paris sublime, héroïque,
Dans son sang généreux de l’empire lavé.
La grande ville fut muette.
Chaque volet fut clos et la rue est déserte.
Et nous avec fureur on criait : Au Prussien !

l. m.

La République seule pouvait délivrer la France de l’invasion, la laver des vingt ans d’empire qu’elle avait subis, ouvrir toutes grandes les portes de l’avenir fermées par des monceaux de cadavres.