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devenue assez forte, ce que nous avons pu constater plus tard aux compagnies de marche de la Commune.

Paris voulant se défendre veillait lui-même.

Le conseil fédéral de l’Internationale siégeait à la Corderie du Temple ; là se réunissaient les délégués des clubs ; ainsi fut formé le comité central des vingt arrondissements, qui à son tour créa dans chaque arrondissement des comités de vigilance formés d’ardents révolutionnaires.

Un des premiers actes du comité central fut d’exposer au gouvernement la volonté de Paris ; elle était exprimée en peu de mots sur une affiche rouge qui fut déchirée dans le centre de Paris, par les gens de l’ordre, acclamée dans les faubourgs, et bêtement attribuée par le gouvernement à des agents prussiens ; c’était chez eux une obsession. Voici cette affiche :

LA LEVÉE EN MASSE !
L’ACCÉLÉRATION DE L’ARMEMENT !
LE RATIONNEMENT !

Les signataires étaient Avrial, Beslay, Briosne, Chalain, Combault, Camélinat, Chardon, Demay, Duval, Dereure, Frankel, Th. Ferré, Flourens, Johannard, Jaclard, Lefrançais, Langevin, Longuet, Malon, Oudet, Pottier, Pindy, Ranvier, Régère, Rigaud, Serrailler, Tridon, Theisz, Trinquet, Vaillant, Varlin, Vallès.

En réponse à l’affiche qui bien réellement était la volonté de Paris, des bruits de victoire se répandirent comme sous l’Empire, annonçant la prochaine arrivée de l’armée de la Loire.

Ce n’était pas l’armée de la Loire qui arrivait, mais la nouvelle de la défaite du Bourget et de la reddition de Metz par le maréchal Bazaine, livrant à l’ennemi une place de guerre que nul avant n’avait pu prendre, les forts, les munitions, cent mille hommes, laissant sans défense le Nord et l’Est.