Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/92

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lieurs, le fait passer par une petite fenêtre près de la grande porte, des volontaires de Tibaldi s’y précipitent, la porte est ouverte et engloutit la foule tant qu’elle y peut tenir.

Autour de la table, dans la grande salle étaient Trochu, Jules Favre, Jules Simon, à qui sévèrement des hommes du peuple demandaient compte de la lâcheté du gouvernement.

Trochu, par phrases interrompues de cris indignés, expliqua qu’il avait été avantageux pour la France d’abandonner les places prises la veille par l’armée allemande, étant donné les circonstances !

L’entêté breton continuait quand même, lorsque tout à coup il pâlit ; on venait de lui passer un papier sur lequel étaient écrites les volontés populaires.

Déchéance du gouvernement.
La Commune.
Résistance à mort.
Pas d’amnistie.

C’est la fin de la France ! dit Trochu profondément convaincu.

Il comprenait enfin ce que depuis plusieurs heures on ne cessait de lui répéter, la déchéance du gouvernement de la défense nationale.

À ce moment, Trochu détacha une décoration qu’il portait et la passa à un officier des mobiles bretons.

— Ceci est un signal ! s’écria Cipriani, le compagnon de Flourens.

Se sentant deviné, Trochu regarda autour de lui où les réactionnaires en grand nombre commençaient à se glisser, il parut se rassurer.

Les membres du gouvernement se retirèrent pour délibérer et, sur leur demande, Rochefort consentit à annoncer la nomination de la Commune, car personne ne les croyait plus, il se mit à l’une des fenêtres de l’Hôtel-de-Ville, fit part à la foule de la promesse du