Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/101

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Les historiens sont encore divisés sur le double D. H. ; certains ne veulent y voir que deux C et un H.

« On croit communément reconnaître, dit M. H. Martin, le chiffre de Diane entrelacé avec celui de Henri sur tous les frontons, sur toutes les frises des édifices du temps ; on le voit vingt fois reproduit sur la plus belle des façades du Louvre, entre les merveilles du ciseau de Jean Goujon et de Paul Ponce ; on le voit jusque sur les parois de la chapelle de Fontainebleau ! Ce chiffre cependant est officiellement celui du roi Henri et de la reine Catherine, un H accolé de deux C ; mais il est facile de le prendre pour un H entrelacé de D : il n’est pas douteux que Henri ne l’ait choisi à cause de l’équivoque. » L’explication est ingénieuse ; mais que veulent dire alors les croissants, les arcs, les carquois ? Non, Henri II mêlait sans scrupule le chiffre de sa maîtresse au sien.

On sait quel rôle effacé a joué la reine Catherine pendant la vie de son époux si elle se dédommagea dans la suite, et « madame Diane », c’est dans ces termes respectueux qu’elle la désignait elle-même, était bien reine plus que la jeune épouse, qui « ne devait à son titre que l’honneur de donner des enfants au Roi[1]». La Notice de la Bibliothèque nationale, cette fois par trop prudente, désigne ainsi les livres qui portent, avec les armes de France, les croissants et les arcs : « Reliure aux armes de Henri II, avec chiffre et emblèmes. » Le nom de Diane qui vient sur toutes les lèvres en contemplant ces volumes n’y est pas même prononcé.

Nous espérons, au moins pour les reliures, trancher la question ; nous nous contenterons de donner à l’appui de

  1. Henri Martin.