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la médaille à son effigie. L’usage des médailles frappées sur les livres fut assez fréquent en Italie ; nous en avons vu ornés de médailles antiques. Un volume de la Bibliothèque nationale porte sur un plat l’effigie de Néron, et sur l’autre celle d’Hadrien.

Aussi nous considérons ces reliures comme italiennes.

Le bibliothécaire à qui le Roi confia la garde de ces trésors était digne de sa mission ; ce fut le fameux Jacques Amyot, si connu par ses ouvrages, sa traduction de Plutarque, et d’un des livres favoris des bibliophiles, le Daphnis et Chloé de Longus, que l’on ne cesse de réimprimer. Né à Melun dans l’indigence, il s’éleva par son mérite à une brillante fortune, devint précepteur des enfants de Henri, et plus tard évêque d’Auxerre et grand aumônier de France. Il avait été, en 1567, maître de la librairie, charge qu’il conserva jusqu’en 1594.

Il nous reste à parler, avant de terminer ce chapitre, d’une des plus belles et des plus curieuses reliures du seizième siècle : la Sainte Bible, en français, Lyon, 1558.

Ce volume a été exécuté pour Nicolas Fumée, seigneur de la Touche, abbé de Couture, qui fut plus tard évêque de Beauvais, dit la Notice rédigée avec soin par la Bibliothèque nationale pour l’exposition de ces reliures. Un de ses ancêtres, Adam Fumée, chancelier de Louis XI, né en 1430, mort à Lyon en 1494, avait réuni une splendide collection de livres.

Ce qui est très-rare au seizième siècle, ce volume est orné de mosaïques de cuirs incrustés. Le fond est fauve, le cartouche et l’arabesque rouges.

La composition du triple cartouche ou cuir est des plus