Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/115

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couvertures sur lesquelles ils sont seulement mêlés aux entrelacs sont très-supérieures et réellement belles.

Un autre genre de reliure qui va bientôt se fondre avec celui-ci et donner des résultats extraordinaires, est celui des Reliures à branchages. Une des plus belles de cette école est aux armes, France et Pologne, de Henri III avec le chiffre, et de très-riches coins de branches sur un fond de fleurs de lis. Sur ce volume, que l’on peut voir à la Bibliothèque nationale, les fers sont poussés en argent. Ce métal fut employé, soit seul, soit avec l’or, sur beaucoup de livres du seizième siècle.

Dans certaines reliures à branchages, les dos sans nerfs sont aussi sans compartiments ; les feuillages ont une tige unique et recouvrent tout le dos de leurs courbes capricieuses. Ces dorures exécutées à petits fers ont un aspect très-original, et furent, croyons-nous, particulières à un relieur ; celles que nous avons vues sont toutes de la même main. Enfin, un très-petit nombre de volumes de Henri III portent sur les plats les emblèmes du Saint-Esprit et le chiffre du Roi, composé d’un H et des deux λλ entrelacés de Louise de Lorraine, sa femme. Ces Reliures sont, en conséquence, postérieures à l’année 1578, époque de la fondation de l’Ordre.

La décoration froide des entrelacs réguliers, les sinistres emblèmes, pouvaient convenir au caractère étrange de Henri III, qui, passant des extravagances d’une imagination déréglée à l’ostentation d’une bigoterie outrée, s’affiliait aux confréries de pénitents et habillait ses livres comme il se vêtait lui-même au deuil du cardinal de Lorraine, où il se montra en public couvert de petites têtes