Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/215

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ment non signé. Il ne fut certes pas fait par J. A. Derome, ni sous sa direction, puisque ce relieur mourut en 1761.

Nous avons clos la série de ces intéressantes reliures à mosaïque par une pièce de la plus haute curiosité. (Pl. XXI.)

Dix-huitième siècle. Fers de dos et de dentelles.
Dix-huitième siècle. Fers de dos et de dentelles.


C’est un manuscrit signé F.F. Fyot, offert à Marie-Antoinette l’année même de son mariage avec le Dauphin, en souvenir d’une fête donnée à Chilly. Le doreur a largement usé des emblèmes, aigles d’Autriche, fleurs de lis, dauphins, etc. L’intérieur est orné d’une dentelle très-large et d’un milieu. Il a cherché certainement à faire un livre de la plus grande richesse, car la mosaïque est encore employée dans la dentelle et dans le milieu. La forme singulière de certaines mosaïques du plat pourrait donner lieu à des critiques fondées ; mais l’importance de cette reliure, sa provenance illustre, l’imposaient comme un des plus intéressants spécimens de l’art du dix-huitième siècle. (Collection de M. le baron Pichon.)

Maintenant que nous avons terminé avec les mosaïques, revenons en arrière.

Issus d’une famille ancienne de marchands libraires et relieurs, les Derome, rivaux des Padeloup, avaient de leur côté cherché et trouvé dans les industries de leur temps les éléments d’une décoration nouvelle, et voyaient le succès couronner leurs efforts avec les dentelles auxquelles ils ont donné leur nom. Ils ne furent cependant pas plus les créateurs de ces fers que le Gascon ne l’avait été person-