Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/45

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les plus purs des reliures italiennes et françaises de l’époque de François Ier, à quel point l’influence de l’art arabe a été considérable sur l’ornementation typographique, et par suite sur la décoration extérieure des livres. Ainsi la bande qui sert d’en-tête à ce chapitre est un motif de céramique relevé à Constantinople, appliqué à des broderies vénitiennes, donné comme modèle dans un livre d’Andrea Guadagnino, aussitôt copié par les doreurs italiens, et bientôt après par les relieurs français.


Fleuron des Aldes.
Fleuron des Aldes.
Fleuron des Aldes.

Venise fut pour l’Italie l’école de la Reliure, et les motifs en plein or des Aldes servirent de remplissages dans les premières Reliures à entrelacs. En effet, ils ne se contentèrent pas d’employer ces ornements en bandes ou en milieux ; ils décorèrent les couvertures d’entrelacs, d’abord très-simples et sévères, sur lesquelles les fers ont encore une importance considérable ; mais rapidement ces entrelacs devinrent de plus en plus compliqués, et les fers passèrent au rôle d’accessoire. Nous verrons bientôt que ce fut à ces innovateurs heureux que Grolier, alors en Italie[1] comme trésorier général du duché de Milan et en relations d’étroite amitié avec les Aldes, confia les livres qui lui furent offerts à cette époque par ces imprimeurs célèbres.

  1. Voir l’ouvrage de M. Leroux de Lincy.