Page:Michel - Prise de possession.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV


« Je trouvais, disait Walt Whitman, poète américain, le jour plus beau que tout le reste jusqu’à ce que j’aie contemple les beautés de tout ce qui existe ; je croyais que notre globe terrestre était assez, jusqu’à ce que se fussent élevées sans bruit autour de moi des myriades d’autres terres ; je vois maintenant que la vie ne peut tout me montrer de même que le jour ne le peut, je vois ce que me montrera la mort.

« Il ajoutait en terminant : ceci n’est pas un livre, quiconque le touche, touche un homme. »

Il était en effet, cet homme, un des premiers bourgeonnements de cette terre où vient de germer le nom de liberté, puisse-t-elle s’étendre comme les lianes des forêts vierges et croître enfin pour la délivrance, jamais encore, la liberté ; n’eut que des fleurs aussitôt arrachées.

Il avait raison de regarder à travers la mort, à travers la poussière et les décombres d’un monde enseveli que nous regardons les jours nouveaux.

Rien ne peut être bâti sur la ruine, c’est pourquoi nous applaudissons au chaos qui se fait des vieilles institutions.

Nous applaudissons aussi à l’éveil qui sonne.