Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VI

LE MEURTRE


Charlotte avait promis à Barbaroux le détail de son voyage. Elle le lui a envoyé. Nous le tenons d’elle-même. En fait, le récit de ses aventures de route est fort succinct. Car elle a beaucoup sommeillé dans cette voiture où s’entassaient, sous l’accablante chaleur, une dizaine de personnes. « Elle ne s’est réveillée pour ainsi dire qu’à Paris. »

Dès le départ, ses compagnons de diligence ont parlé politique. Et comme ils étaient Montagnards, leurs propos, « aussi sots que leur personne », l’ont aidée à s’endormir. Cependant un des voyageurs, « qui aimait sans doute les femmes dormantes », la prit ou feignit de la prendre pour la fille d’un de ses anciens