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Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/107

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vous donner la peine de passer chez moi dans la matinée, nous irons ensemble voir le Ministre. »

Il accepta, mais il fit remarquer en souriant à la jeune femme qu’il ignorait son nom et son adresse. Elle lui remit la carte de l’hôtel qu’on lui avait donnée aux Messageries et elle y inscrivit son nom au crayon : Corday. Comme elle se retirait, il lui offrit de se rafraîchir. Elle refusa. Rentrée dans sa chambre vers cinq heures, elle s’y endormit presque aussitôt.

Le lendemain, vendredi, Lauze de Perret vint la chercher vers dix heures. Chemin faisant, il lui demanda quelques détails sur l’affaire de Forbin, sur les proscrits de Caen. Mais lorsqu’il voulut l’entraîner sur le terrain politique, elle se tint sur une prudente réserve, tant elle craignait d’éveiller les soupçons. Le nom de Marat ne fut même pas prononcé.

Au Ministère de l’Intérieur, un huissier leur apprit que le Ministre ne recevait les députés que dans la soirée, entre huit et dix heures.