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Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/146

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l’exaltation du fanatisme politique, qui lui a mis le poignard à la main. Et c’est à vous, citoyens jurés, à juger de quel poids doit être cette considération morale dans la balance de la justice. Je m’en rapporte à votre prudence. »

À partir de ce moment, elle se désintéressa des vaines formalités d’audience : le résumé du président, la courte délibération du jury, sa réponse unanime aux trois questions posées, les conclusions de Fouquier-Tinville. Elle avait hâte de fuir cette salle étouffante. Lorsque Montané lui demanda si elle avait des observations à présenter sur l’application de la loi, elle ne répondit même pas. Et quand, les juges ayant opiné à haute voix, le président prononça l’arrêt de mort, elle resta si parfaitement calme qu’elle semblait ne l’avoir pas entendu.

Il était midi. « À la diligence de l’accusateur public », l’exécution devait avoir lieu le jour même, place de la Révolution, à cinq heures.