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Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/184

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arrêtés, puis guillotinés à Bordeaux deux jours après. Les trois autres se sauvent dans les bois. Mais le lendemain, ils se croient découverts par des soldats. Barbaroux tente de se tuer et se brise la mâchoire d’un coup de pistolet. On le porte sanglant et muet sur l’échafaud. Huit jours plus tard on découvrit dans un champ de blé les cadavres de Buzot et Pétion, à demi rongés par les chiens. L’état de leurs corps ne permit pas d’établir comment ils s’étaient tués.

Ils n’avaient fait que suivre dans la mort le gros des Girondins arrêtés à Paris, dont le procès s’était achevé le 30 octobre précédent. Parmi les vingt et un condamnés figuraient Fauchet et Lauze de Perret, bien qu’ils eussent été d’abord acquittés par le Tribunal révolutionnaire comme complices de Charlotte Corday.

Le plus grand, le plus éloquent d’entre eux, Vergniaud, avait dit, après la mort de Charlotte : « Elle nous tue, mais elle nous apprend à mourir. » Formule excessive. Les Girondins eussent été perdus sans elle. Et ils seraient morts fermement sans son exemple.

Un dernier repas les réunit dans la prison. Ils passèrent le reste de la nuit à deviser gra-