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Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/79

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gon-Longrais et de ses collègues, mais non pas leur confiance. Pour elle, l’expédition ne serait pas si facile, ne prendrait pas l’allure d’une marche triomphale. Elle prévoyait des hécatombes nouvelles. Toujours la guerre civile. Elle n’en voulait plus.

Et chaque fois qu’elle entendait battre la générale pour le recrutement des volontaires, elle sentait se fortifier la résolution qui, désormais, vivait en elle : hâter la Paix, sauver des milliers et des milliers d’hommes, en immolant Marat.

Soudain, le bruit se répandit par la ville qu’un grand nombre de Girondins proscrits se dirigeaient vers Caen. Ils savaient, par les commissaires envoyés à Paris et par les députés du Calvados, que la capitale normande était devenue, depuis le 31 mai, le centre de la résistance armée contre les maratistes. Ils venaient se placer au milieu des troupes qui les ramèneraient victorieusement à Paris.

Les Girondins à Caen… On imagine à grand’peine combien Charlotte fut bouleversée par cette nouvelle. Elle allait voir ces hommes