Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lui-même a dévoilé sa tentative et son échec dans les couloirs, après la séance du 12. La Chambre en a discuté aujourd’hui même, en comité secret. Voici ce qu’on raconte :

Deux personnalités belges, successivement, lui représentèrent que sa situation actuelle et son passé le désignaient pour faire la paix. Elles lui en firent connaître les conditions possibles. Le Kaiser craignait la Révolution. Il était prêt à évacuer les pays envahis, à ouvrir la discussion sur l’Alsace-Lorraine ; il reconnaissait le principe des réparations et demandait la liberté économique absolue. Briand se renseigna sur ces émissaires près du roi des Belges et de M. de Broqueville. La réponse fut très favorable. Troublé, il poussa plus avant, correspondit avec Lausanne. Il paraît même que les Affaires Étrangères ayant surpris le chiffre des dépêches, les suivaient avec curiosité. Les offres se précisèrent. M. Briand pourrait rencontrer à Lausanne Michaelis, ou Bethmann-Holweg, ou M. de Bulow, ou même un personnage plus haut placé : sans doute un membre de la famille impériale. Il prit grand soin de stipuler qu’il ne s’agissait pas d’une paix séparée, que le pacte de Londres serait respecté. On lui répondit affirmativement, sous la réserve de traiter de gré à gré avec les