Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/152

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rence interalliée qui vient de s’achever à Paris. Par ailleurs, on y aurait discuté vainement, une fois de plus, d’un haut commandement unique. Elle s’est terminée, comme un vaudeville, dans un grand bruit de portes claquées. Lloyd George partit précipitamment pour l’Angleterre afin, dit-on, d’y combattre l’influence de lord Lansdowne. Cet ancien ministre des Affaires Étrangères a publié, à la veille de la Conférence, une lettre où il se propose de montrer à l’Allemagne qu’on ne veut pas attenter à son existence, mais qu’il s’agit d’établir le Droit. Cette lettre a provoqué, dans la grosse presse anglaise, des articles furieux qu’on nous sert copieusement.

On voit encore une preuve des intentions américaines sur le retour de l’Alsace-Lorraine dans le silence qu’observe sur ce point le dernier message du président Wilson. À propos de ce message, voici les réflexions — découpées dans une lettre — que le ton général de ce document inspire à Anatole France :

« Le président Wilson a ses desseins, qui ne sont pas ceux de l’Angleterre, de la France et de l’Italie. Il fait la guerre aux Allemands pour leur perfectionnement moral. Il ne déposera les armes que lorsque les Boches, formant un peuple de Justes, marcheront dans les voies du Sei-