Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/182

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pour nous apprendre — ou plutôt pour nous confirmer — que l’impératrice d’Autriche travaillait à la paix !

Un capitaine, attaché d’ambassade, roucoulait en taxi près d’une jolie actrice du boulevard. Dans le trouble des adieux, il oublie sur la banquette des documents diplomatiques qu’il devait remettre à un ancien ministre. Aussitôt son compagnon parti, la jeune femme les découvre. Que faire ? Les rapporter au capitaine ? Impossible : elle est attendue par un aviateur. C’est à lui qu’elle confie sa trouvaille. Mais, jugeant inutile de lui révéler l’existence d’un prédécesseur immédiat, elle conte simplement qu’elle a découvert ces papiers dans sa voiture. L’aviateur les feuillette. C’est la copie de la correspondance entre la reine douairière d’un pays voisin et l’impératrice d’Autriche, correspondance relative à une paix séparée, soutenue par le Pape. Frappé de leur importance, il les remet, sans hésiter, au président du Conseil… L’aventure s’est ébruitée. On instruit contre le capitaine. Le théâtre de la jeune actrice fait recette. On a augmenté le cachet de l’héroïne de 25 francs par soir.