Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/184

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Pourquoi ces nouveaux massacres, déchaînés par des gens qui seraient tellement avides de paix ? Sans doute, là comme ailleurs, deux influences rivalisent-elles. Sans doute les partis de guerre — tout le clan du métal, industriels et militaires, ceux qui tournent les obus et ceux qui les lancent — l’emportent-ils encore sur le kaiser qui tremble et sur le peuple qui souffre.

Peut-être encore les Allemands craignent-ils une offensive de l’Entente et veulent-ils prendre les devants ? Que de fois on attaque par peur d’être attaqué !

Souvent, une image me hante, comme un symbole de la guerre. Par la nuit opaque, dans une rue étroite, deux hommes s’avancent l’un vers l’autre, chacun serrant un bâton dans sa main. On leur a répété que l’heure était alarmante, l’endroit redoutable, le passant dangereux. Ils se rencontrent. Chacun croit que l’autre en veut à sa vie. Et, sans autre raison, ils s’accablent de coups.

22 février 1918.

Les adversaires de Caillaux pensaient l’at-