Un ancien ministre écrit dans un journal : « Maintenant tout est changé. C’est la victoire. Pas de paix de compromis. Il faut l’écrasement ». La reprise de Soissons, où les Allemands étaient rentrés en mars dernier, surexcite l’enthousiasme de la presse et de la foule. Les ambitions et les exigences grandissent. Tout au moins elles se révèlent. Dans un article que tous les journaux montent précieusement en broche, un amiral exige la destruction, pierre à pierre, de l’Allemagne. Et j’entends réclamer vingt ans de lutte par un industriel, follement enrichi dans la fabrication des masques et des asphyxiants, « afin d’anéantir cette nation de proie qui vit de la guerre ».
Le procès de Malvy, commencé en même temps que la contre-attaque française, vient de