pouvoir se sacrifier à une idée… C’est d’avoir éveillé toutes ces générosités, toutes ces ardeurs, au nom des intérêts les plus sacrés, et de les mettre au service d’intérêts de boutique… Le crime, c’est d’avoir lancé toutes ces merveilleuses énergies à la défense d’un idéal, et de leur faire défendre un capital… Le crime, c’est d’avoir déployé le drapeau, pour couvrir la marchandise…
« Et tandis que René murmurait encore la sainte litanie des vertus à défendre, d’autres mots bourdonnaient à mes oreilles : « Des marchés, des débouchés… du minerai, du charbon, du pétrole… Des ports, des colonies… Des tarifs, des barrières douanières ! » Je n’ai pas résisté. Et tandis qu’il concluait, la voix câline et chaude :
« — Va, maman, c’est tout de même la Guerre du Droit !
« J’ai éclaté :
« — Non. C’est la guerre du Droit de Douane !
« Et j’ai tout dit. Les rudes antagonismes industriels… Les rivaux, dans chaque pays, la grande presse aux mains, décrétant l’opinion et par là manœuvrant ministres, parlements et chefs d’État… Le vrai pouvoir installé dans quelques salles du Conseil… La foule travail-