Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/33

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neaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes même, par troupeaux, par armées, tous précipités, pêle-mêle, dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux, les vrais hauts fourneaux ! »