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La houille rouge
23 décembre 1916.
Si mon fils est tué, je me tue.
Il doit arriver au front aujourd’hui.
Désormais, à chaque minute, je peux apprendre une affreuse nouvelle.
Ah ! J’envie presque ces femmes, autour de moi, qui, tout en tremblant pour un être aimé, admettent la guerre, s’y résignent, la croient nécessaire, imposée, la voient belle et glorieuse. Au moins, leur foi les aide à supporter l’angoisse. Mais moi, qui hais, qui vomis la guerre, moi qui m’imagine connaître ceux qui, dans chaque pays, l’allumèrent et l’entretiennent, moi qui suis obligée de vivre aux côtés d’un de ces hommes, ne suis-je pas plus à plaindre que les autres femmes ?
Un seul espoir me soutient : l’espoir de la paix.