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affamer l’Allemagne, devait fatalement exercer ses effets, non seulement sur les Allemands eux-mêmes, mais aussi sur les prisonniers qu’ils gardent et sur les pays qu’ils occupent.

Nul n’envisage non plus que les plus meurtrières offensives n’ont jamais reconquis, sur un front étroit, que quelques kilomètres d’un terrain également dévasté, tandis que le repli allemand représente la reprise de 400 communes, la cinquième partie du territoire envahi, sans pertes.

On ne nous montre que l’horreur stupide de la dévastation. Elle devient prétexte à exalter la fureur. Des discours vouent ces forfaits à l’exécration universelle. « La haine est désormais le plus saint des devoirs ». Aussi les passions s’exaspèrent-elles. Pour la première fois depuis le début de la guerre, la population s’est départie de sa calme et digne attitude. On a poussé des cris de mort devant des trains de prisonniers allemands, stationnés dans des gares de l’arrière.

3 avril 1917.

René est arrivé à l’improviste en permission,