Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/99

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6 juin 1917.

On murmure que des mutineries auraient éclaté au front : soldats s’adjugeant des permissions, officiers molestés, troupes en marche sur Paris. À la fin de la séance d’avant-hier, au comité secret, le député Laval, fort ému, donna lecture d’une lettre qui annonçait la rébellion d’une division entière. Quelles sont les causes de ces mouvements ? Il faut attendre. Bien entendu, les journaux sont muets.

7 juin 1917.

Âpre, ingénieuse à prolonger la guerre tout en masquant ses buts véritables, la presse lance des formules que la foule accepte : « Il ne faut pas qu’il y ait eu tant de morts pour rien. » Mais ceux qui propagent, ceux qui acceptent une telle devise, se rendent-ils compte qu’ils exigent ainsi