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Quant à Pierre, il n’y met pas tant de rhétorique :

— Qu’ils nous foutent la paix !

C’est bien la première fois qu’il la demande…

7 novembre 1915.

Bien que la seule menace d’un impôt sur les bénéfices de guerre ait perturbé le groupe Foucard, on continue d’y dauber gaiement sur le militaire.

Ce soir, ils racontaient qu’un général commandant de corps d’armée, installé naturellement dans un château, avait fait établir les cantonnements de ses troupes loin, très loin de sa résidence, « parce qu’il n’aimait pas les bruits militaires. »

Ils rapportaient aussi qu’au Grand Quartier les officiers disaient volontiers : « Oh ! ici, nous n’aimons pas parler de la guerre. »

Et, le bruit ayant couru que Delcassé est paralytique général, ils s’écrient : « Il y avait déjà tant de généraux paralytiques ! »

Mais ils gardent jalousement le monopole de l’irrévérence. Moi, je n’y ai pas droit. Ainsi, ils