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qu’on veut représenter comme une fière réponse aux offres allemandes ; en réalité, cette offensive, retardée par le mauvais temps, était décidée pour le début de ce mois. Et aussi, la semi-disgrâce de Joffre, nommé conseiller technique des alliés, tandis que le général Nivelle devient commandant en chef. Cette mesure est l’entrée de jeu du nouveau ministère, que Briand a « resserré » et rajeuni.

18 décembre 1916.

Un fait d’une amère dérision, mais qui devrait pourtant dessiller les yeux, émouvoir les consciences : l’offre de paix de l’Allemagne provoque aussi la colère des pangermanistes. On laisse parvenir jusqu’à nous l’écho de leur fureur. Il ne s’agit donc pas d’une intrigue ourdie de leur consentement. Non. L’initiative vient du Kaiser, qui sent la menace sur lui et sa dynastie. Un document, publié par les journaux neutres, atteste qu’il avait longuement mûri sa décision. Dès le 31 octobre dernier, il écrit à son premier ministre, Bettmann-Holweg : « Proposer la paix, c’est accomplir un acte moral, néces-