Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/312

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dans le sein pour qu’il tombe, et la plaie de la vie, la morsure du serpent et la plaie qui arrive à midi, le fils du serpent dont le nom est Taba’et.

13. Et ceci est le nombre de Kasbeel, qui montrait aux saints la tête du serment, quand il demeurait en haut dans la gloire, et son nom est Beqa. 14. Celui-ci (Kasbeel) demanda à Michaël de lui montrer le nom secret

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M, Q, T, U et V : u rembryon du sein; » mais tstCisk* devrait 

être à l*état construit.

Q : « le fils dont le nom est Taba’et. » 
Q : « la tête des jours et la tête du serment. » 
M : « et celui qui demeurait. » 

^ T : « dans la gloire auguste. »

Le 2« groupe : « saint Michaël. » 

’ Le 2« groupe : « de leur montrer. »

M, E : « son nom secret. » — Le 2^ groupe ajoute : « afm de 

voir ce nom secret et de le mentionner^ » etc. . Et ceci est le nombre de Kasbeel, Kasbeel doit se lire probable- ment Kazbiel. Cf. supra, y, 42, note. Ilalévy, dans le Journal asiat., p. 383, propose de lire : « Telle est la fonction de Kasbeel. » Le texte hébreu original serait pe^ouc/a/t, qui signifie à la fois « nombre » et « fonction ». Il y aurait donc ici une méprise du traducteur éthiopien. La fonction de Kasbeel était de montrer aux anges le grand serment divin, par lequel tous les êtres ont été obligés d’accomplir réguliè- rement leurs œuvres. Ce serment, ou plutôt cette « tête du ser- ment » , que Kasbeel était chargé de montrer , il n’en connaissait cependant pas le nom ineffable. — Beqa ou Aka*e {f. 15), qui n’est probablement qu’une déformation cabalistique de Beqa. On peut comparer le jeu de mots sur baka, « pleurer, » et akko (Michée , i, iO). Kasbeel se fit donc révéler ce nom par Michaël, sous prétexte de faire trembler avec lui les mauvais anges. Cette tête du serment, au nom ineffable, a une puissance presque sans limites, et il est impos- sible de ne pas rapprocher la description qu’en fait Ilénoch (j^. 14-24) du fameux passage des Proverbes (vin) sur la Sagesse divine. Il est possible que nous ayons encore ici, dans ce « serment », une trace des influences babyloniennes subies par notre auteur. Lorsque Tiâ- mat charge Kingu d’aller combattre les dieux, elle l’investit de la toute- puissance en lui disant : « J’ai prononcé ta formule dans l’assemblée des dieux ; je t’ai fait grand. » [Création, tabl. i, lig. 133.)