Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/417

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11. Malheur à vous, au cœur épais, qui faites le mal et mangez le sang : d’où mangez-vous si bien, vous, et buvez-vous et vous rassasiez-vous? De tous les biens que le Seigneur très haut a accumulés sur la terre, aussi n’aurez-vous pas de paix.

12. Malheur à vous qui chérissez l’iniquité ; pourquoi vous promettez-vous le bonheur ? Sachez que vous serez livrés aux mains des justes : ils vous couperont la tête et ils vous mettront à mort, et ils n’auront pas pitié de vous.

13. Malheur à vous qui vous réjouissez de l’affliction des justes, car il ne sera pas creusé de tombe pour vous.

14. Malheur à vous qui déclarez vaine la parole des justes, car il n’est pas pour vous d’espérance de vie.

15. Malheur à vous qui écrivez des paroles de men-

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u Cœur » manque dans Q. 
G, Ga, M, Q : u qui font le mal et mangent le sang. » — 

T : c< et mangent le sang. »

M et le 2® groupe : « notre Seigneur. » 

à « Le bonheur » manque dans Q.

G, G*, Q : « ne sera pas vu. » 

. L’auteur commence ici rénumération des crimes des pécheurs. Le premier de ces crimes est le mépris qu’ils affichent de la Loi (Gen., IX, 4; Actes, xv, 29) en mangeant le sang ; allusion aux hellé- nisants. . Voir supra, xci, 12; xcv, 3, 7. . Voir Isaïe, xiv, 19, 20; Jérémie, viii, 2; xxii, 19. Les Baby- loniens considéraient aussi la privation de sépulture comme une source d’afilictions et de misères pour les ombres condamnées à errer sans repos , Épopée de Gilgamesh , tablette xii : « Celui dont le cadavre gît sur le sol, — Tas-tu vu? Oui, je Fai vu , — son ombre est sans repos sur la terre. » {Keilinschriftliche Biblioihek, t. vi, Berlin, 1900, p. 264.) . Les pécheurs qui déclarent vaines les paroles par lesquelles les justes réprouvent le péché , affirment leur foi et leur espérance (voir Sagesse, ii, 12-20], subiront le châtiment prédit au t* 10. . Allusion aux polémiques soutenues à cette époque par les hellénisants ou les Sadducéens contre les Pharisiens, « les justes ». Ils cherchaient à séduire le peuple par leurs écrits et à faire oublier « le reste », c’est-à-dire la Loi.