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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/122

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L’ESCOLE DES FILLES


à craindre comme les autres sortes d’insensibles et ladres d’amour, que l’on fesse pour mettre en humeur, et c’est bien là une autre extrémité de malheur que d’avoir affaire à ces gens là (31) ; car, pour les premiers, on les peut corriger un peu, à force de remonstrances, ou s’ils sont incorrigibles, on les peut mener à la cave, au grenier, dans les bois, à la campagne et dans des lieux esloignés où ils auront beau faire du bruit avant que l’on les entende, mais pour ceux cy, ils ne se peuvent amender en façon quelconque et n’y a point de remède pour les guérir.

Fanchon. Quel malheur ! et qui sont donc ces ladres là ?

Susanne. Ce sont des gens qu’il faut fesser pour mettre en humeur. Ils se despouillent tout nuds en pleine place, et les filles prennent des verges et leur en donnent sur le ventre et partout et tant qu’elles voient que leur affaire vient à dresser, et quand l’ont fait dresser et venir en bon point, elles jettent là les verges, comme si de rien n’estoit, pour se la fourrer après ainsi dans le bas du ventre, et s’en donnent du plaisir par après.

Fanchon. Mais ne deschargent-ils pas aussi, eux ?

Susanne. Vrayement ouy et plus que les