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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/14

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EPISTRE INVITATOIRE


mêmes ce qui est bon, elles fissent esclater davantage par ce choix votre honesteté.

Aussi je veux croire, mes belles, qu’en ceste Escole vous prendrez seulement les choses qui vous sont propres, et que celles d’entre vous qui auront envie d’estre mariées auparavant n’useront point de ces préceptes que quand il en sera temps, là où les autres qui auront plus de haste et qui prendront des amis par avance pour en essayer, le feront avec tant d’adresse et de retenue devant le monde, qu’elles ne témoigneront rien qui puisse choquer tant soit peu la bienséance et l’honesteté. C’est une belle chose que l’honneur, dont il faut qu’une fille soit jalouse comme de sa propre vie ; elle ne doibt non plus estre sans cet ornement que sans robe, et certainement elle n’a pas l’honneur et l’esprit du monde quand elle n’a pas l’industrie et l’adresse de cacher ce qu’il ne faut pas qu’on sçache.

Je vous invite donc, mes belles, à lire soigneusement ces préceptes et à bien estudier les enseignements que Susanne donne à Fanchon ; ils sont d’autant plus exquis et considérables qu’ils partent d’une plume tout à fait