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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/164

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L’ESCOLE DES FILLES


sçait où se faict la conjonction, ne se soucie pas pourveu qu’il communique son plaisir en quelque endroit de la femme, ne demandant que la conjonction de deux parties. D’où vient que quand il sent cela il s’agite et remue contre elle, et trompe la raison, parce que l’idée le veut ainsi, à cause de quelque ressemblance que ceste dite conjonction a avec la véritable naturelle ; d’où vient qu’il est ravy quand il sent quelque chose en la personne aymée qui luy presse et qui luy frotte l’engin pour l’abuser d’autant plus, soit quand il le pousse de force entre ses genoux ou soit quand il luy faict serrer les deux mamelles à l’entour, tandis qu’il faict l’action de se remuer.

(75) Fanchon. Ma cousine, c’est assez, et nous n’avons rien dit du baiser de la langue, qui semble aussi estre une fantaisie.

Susanne. Le baiser de la langue, c’est une autre tromperie de l’amour qui cherche la conjonction en toute chose et en toute sorte de manières ; c’est une image et représentation du vit qui entre dans un con, pour s’unir à sa moitié, et la langue qui glisse en la mesme guise soubs une autre langue, estant pressée à l’entour par les deux lèvres ennemies, l’âme est trompée par la ressemblance de cest object. D’où vient qu’elle veut aussi quelquefois plus de