quartier, nommée Susanne, plus expérimentée que l’autre, et qui pour estre un peu moins belle, n’en estoit pas moins sçavante et spirituelle en amour, et qui avoit mesme, pour plus de commodité à son dessein, quelque rapport de parenté avec elle. Il fait donc si bien qu’il la gagne à force de présens pour luy persuader de mettre l’amour à la teste de sa cousine, et estant partie à cest effect, ayant premièrement instruit Robinet de ce qu’il devoit faire, elle empaume si bien l’esprit de la jeune Fanchon, par ses discours comme de fil en esguille, et lui sçait si bien représenter les douceurs de l’amour, dont elle jouissait d’une bonne partie, avec des instructions et des naïvetez si plaisantes, qu’elle lui en fait venir l’eau à la bouche, et l’oblige enfin à consentir que Robinet vienne en cachette lui faire sentir les douceurs de l’amour. Il arrive à point nommé comme leur discours finissoit, et Susanne aussitost s’étant retirée pour les laisser seuls, il trouve son escolière sur le lict, qui l’attendoit, dont il jouit à son souhait, et la dépucelle. Voilà le sujet du premier dialogue.
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Apparence
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ARGUMENT DES DEUX DIALOGUES