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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/39

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L’ESCOLE DES FILLES.


dites rien de nouveau, et ne sçavez vous pas aussi qu’il en vient icy assez souvent.

Susanne. Qui sont-ils donc, ces hommes-là ? car je n’en vois point.

Fanchon. Qui ils sont ? ah ! il y a premièrement mes deux oncles, mon parrain, monsieur de Beaumont, mon cousin de la Mothe, et tant d’autres.

Susanne. Holà ! c’est bien de ceux-là que j’entends ! ce sont des parens, ceux-là, mais je dis des estrangers, moy.

Fanchon. Et bien ! des estrangers, n’y a-t-il point du Verger, du Moulin, monsieur de Lorme et le jeune monsieur Robinet, que je devois nommer le premier, car il y vient assez souvent, luy, et me dit assez de fois qu’il m’aime et bien d’autres choses où je ne comprends rien. Mais à quoy me sert cela ? je n’ai pas plus de plaisir avec ces hommes-là qu’avec ma mère et ma tante qui me font rire quelquefois, et j’ayme mieux qu’il n’en vienne point du tout, que de voir ces simagrées qu’ils font (2) ; car quand je parle à eux, ils sont toujours avec plus de cérémonie et me regardent avec des yeux comme s’ils avoient envie de me manger, et au bout du compte ne me disent point un mot qui vaille ; et quand ils s’en retournent, à leur dire, ils sont aussi peu contents comme quand ils

3.