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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/73

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L’ESCOLE DES FILLES.


donc à sçavoir qu’il y avoit deux nuicts que mon amy n’estoit venu pour me voir, et je m’impatientois qu’une partie de la troisième fust desjà escoulée sans en avoir des nouvelles, lorsque je le vis entrer dans la chambre, avec une petite lanterne sourde qu’il a tousjours coutume de porter pour s’éclairer, et qu’il tenoit soubs son manteau (40) quelques douceurs et confitures, pour nous mettre en bonne bouche.

Fanchon. Il ne faut pas demander si vous fustes bien ayse alors.

Susanne. Or il se deschargea premièrement de son paquet, et me trouvant en cotte, que je n’estois pas encore couchée, il la troussa incontinent, et sans parler, me renversa là sur le lict, me le fit là sur le champ et me fit taster son gros nerf, qui estoit extrêmement dur, et, en moins de six coups de cul, je me vis arrouzée largement de la liqueur amoureuse.

Fanchon. Mais on n’est donc jamais plus ayse que quand ceste liqueur vient à sortir, et on ne prend jamais tant de peine pour se remuer qu’afin de la mettre dehors ?

Susanne. Non certes. Et quand il eut fait (41), je me mets aussi tost au list, pendant qu’il se deshabilloit, là où je n’avois pas si tost commencé à fermer les yeux (car il faut que tu