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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/97

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L’ESCOLE DES FILLES


de filles, à ce qu’on m’a dit, qui ayent de plus belles cuisses que moy, je puis me vanter de cela, et qui soient mieux faites que les miennes, car je les ay blanches, grosses et douillettes.

Susanne. Je le sçay bien, pour les avoir veues et touchées.

Fanchon. C’est pourquoi il tressaillit d’ayse en les touchant, et s’estant serré plus fort contre moy en les pressant (5), pour me dire qu’il n’avoit jamais senty de chair si douce, son chapeau, qu’il avoit mis sur son genou, tomba à terre, et ayant aussi tost porté les yeux en cest endroit, par curiosité, je vis, le long de sa brayette, une longue enfleure qui poussoit et taschoit à sortir dehors.

Susanne. Ha ! carogne, hé bien ?

Fanchon. Je songeay aussi tost à cest engin roide que portent les hommes pour pisser, comme vous m’aviez dit, et avec lequel il devoit me donner du plaisir, et je me souvins qu’en entrant dans la chambre je ne l’avois point veu comme cela.

Susanne. C’est qu’il ne bandoit pas alors.

Fanchon. Tellement que je me doubtay bien alors que nous passerions plus outre et que nous ferions quelque chose, ce qui fut cause que je me levay pour aller fermer la porte, de