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APPENDICE

DE LA VIE DE VICO




Vico avait dit lui-même à un ami que le malheur le poursuivrait jusqu’au tombeau. Cette triste prophétie fut réalisée. À sa mort, les professeurs de l’Université s’étaient rassemblés chez lui, selon l’usage, pour accompagner leur collègue à sa dernière demeure. La confrérie de Sainte-Sophie, à laquelle tenait Vico, devait porter le corps. Il était déjà descendu dans la cour et exposé. Alors commença une vive altercation entre les membres de la congrégation et les professeurs, qui prétendaient également au droit de porter les coins du drap mortuaire. Les deux partis s’obstinant, la congrégation se retira et laissa le cadavre. Les professeurs ne pouvant l’enterrer seuls, il fallut le remonter dans la maison. Son malheureux fils, l’âme navrée, s’adressa au chapitre de l’église métropolitaine, et le fit enterrer enfin dans l’église des Pères de l’Oratoire (detta de’ Gerolamini), qu’il fréquentait de son vivant, et qu’il avait choisie lui-même pour le lieu de sa sépulture.

Les restes de Vico demeurèrent négligés et ignorés jusqu’en 1789. Alors son fils Gennaro lui fit graver, dans un coin écarté de l’église, une simple épitaphe. L’Arcadie de Rome, dont Vico était membre, lui avait érigé un monument. Le possesseur actuel du château de Cilento, a mis une inscription à sa mémoire dans une bibliothèque peu considérable du couvent de Sainte-Marie-de-la-Pitié, où il travaillait ordinairement pendant son séjour à Vatolla.

Nous avons parlé du peu d’impression que produisit sur le public l’apparition du système de Vico. Lorsque parurent les livres De