veulent, la quatrième opération de l’esprit, alors, ou le discours public, la fable, l’histoire, doivent suivre cette méthode, ou bien il n’est point d’opération de l’esprit à laquelle on puisse ramener l’art de les ordonner, de les disposer, ou enfin les autres méthodes réclameront contre ce privilège, la méthode oratoire prétendra être la cinquième, la poétique la sixième, l’historique la septième ; puis viendront les méthodes propres à l’architecture, à la tactique, à la politique.
… Tout ce qui n’est ni nombre, ni mesure, ne peut être assujetti à la méthode géométrique. Cette méthode ne procède qu’après avoir préalablement défini les termes, établi ses axiomes, et fait agréer ses postulats. Cependant, en physique, il ne s’agit plus de définir les mots, mais les choses ; on n’avance aucune proposition qui ne soit contredite, et l’on ne peut faire aucune convention hypothétique avec l’inflexible nature.
Il me semble donc que c’est une affectation peu digne d’un philosophe, de dire : D’après la définition 4, selon le postulat 2, en vertu de l’axiome 3,… de conclure avec les lettres solennelles Q. E. D. (quod est démonstratum) ; et dans la réalité de n’obliger l’esprit à reconnaître aucune vérité, mais de le laisser dans la même liberté de penser tout ce qui lui plaît, où il se trouvait auparavant. La véritable méthode géométrique agit sans se faire remarquer ; lorsqu’elle fait tant de bruit, c’est signe qu’elle ne fait rien. Ainsi, dans un combat, le lâche crie sans frapper, l’homme de cœur se tait et porte des coups mortels. Ces charlatans, qui nous parlent tant de méthode dans les