toutes imparfaites, c’est comme genre et idée qu’elle contient la meilleure.
Nous avons vu les avantages des formes ; passons maintenant aux inconvénients des universaux.
Parler en termes très généraux, c’est le propre des enfants ou des barbares. Dans la jurisprudence c’est en suivant le droit positif même, c’est-à-dire l’autorité des règles, que l’on commet le plus d’erreurs. Dans la médecine, ceux qui vont droit en avant, en procédant par thèses, ont plus de souci de leur système que de leurs malades. Dans la pratique de la vie, en combien de fautes ne tombent pas ceux qui se font un système arrêté ? Notre langue a emprunté l’expression grecque pour désigner ces hommes : thematici. Toutes les erreurs en philosophie viennent de l’homonymie, ou, selon le terme vulgaire, de l’équivoque ; des équivoques, ce sont des noms communs à plusieurs choses ; mais sans le genre il n’y aurait pas d’équivoques : car les hommes ont une aversion naturelle pour l’homonymie. Dites à un enfant d’appeler Titius sans vous expliquer davantage, quoiqu’il y ait deux personnages de ce nom ; l’enfant par l’instinct de la nature qui cherche le particulier, demandera aussitôt : Lequel des deux Titius voulez-vous que j’appelle ? Aussi je ne sais en vérité si les genres n’ont pas été cause d’autant d’erreurs pour les philosophes que les sens l’ont été pour le vulgaire d’opinions fausses et de préjugés. Les genres, comme nous l’avons dit, confondent les formes, ou, comme on dit, rendent les idées confuses autant que les préjugés les obscurcissent. Toutes les disputes des écoles en philosophie, en médecine, en jurisprudence, toutes les contestations et les querelles dans la