Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/246

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dire de la vertu d’extension. Les démonstrations d’Aristote contre l’école de Zénon touchant les points métaphysiques, n’auraient pas tant d’autorité auprès des sectateurs du premier, si le point géométrique n’était pas pour les stoïciens un signe du point métaphysique, et le point métaphysique la vertu même du corps physique. On peut en dire autant pour Pythagore et ses disciples, de l’un desquels Platon nous a transmis les doctrines dans son Timée ; lorsqu’ils appliquaient la théorie des nombres aux choses de la nature, ils ne voulaient pas dire que la nature fût véritablement faite de nombres ; mais ils cherchaient à expliquer le monde extérieur par le monde qu’ils contenaient en eux. Il en est de même de Zénon et de sa secte, qui considérèrent les points comme les principes des choses.

On peut partager les philosophes de tous les temps en quatre classes : les premiers, géomètres illustres, qui déduisirent les principes physiques d’hypothèses mathématiques, Pythagore est de ce nombre ; les seconds, savants en géométrie et appliqués à l’étude de la métaphysique, qui considérèrent les principes de la nature sans recourir à aucune hypothèse et qui parlèrent des choses de la nature en métaphysiciens, parmi eux est Aristote ; les troisièmes, ignorants en géométrie et ennemis de la métaphysique, imaginèrent pour former la matière le corps simple étendu ; ceux-ci bronchent dés leurs premiers pas dans l’explication des principes, mais ils ont été plus heureux dans les idées de détail sur les phénomènes particuliers de la nature ; Épicure appartient à cette classe ; d’autres enfin ont pris pour principe des choses le