lumières, et on leur a fait honneur d’une sagesse qui était celle de Dieu. Pour nous, persuadés qu’en toute chose les commencements sont simples et grossiers, nous regarderons les Zoroastre, les Hermès et les Orphée moins comme les auteurs que comme les produits et les résultats de la civilisation antique, et nous rapporterons l’origine de la société païenne au sens commun qui rapprocha les uns des autres les hommes encore stupides des premiers âges.
Les fondateurs de la société sont pour nous ces cyclopes dont parle Homère, ces géants par lesquels commence l’histoire profane aussi bien que l’histoire sacrée. Après le déluge, les premiers hommes, excepté les patriarches, ancêtres du peuple de Dieu, durent revenir à la vie sauvage, et par l’effet de l’éducation la plus dure reprirent la taille gigantesque des hommes antédiluviens. (Nudi ac sordidi in hos artus, in hæc corpora, quæ miramur, excrescunt. Taciti (Germ.)
Ils s’étaient dispersés dans la vaste forêt qui couvrait la terre, tout entiers aux besoins physiques, farouches, sans loi, sans Dieu. En vain la nature les environnait de merveilles ; plus les phénomènes étaient réguliers, et par conséquent dignes d’admiration, plus l’habitude les leur rendait indifférents. Qui pouvait dire comment s’éveillerait la pensée humaine ?… Mais le tonnerre s’est fait entendre, ses terribles effets sont remarqués ; les géants effrayés reconnaissent la première fois une puissance supérieure, et la nomment Jupiter ; ainsi dans les traditions de tous les peuples Jupiter terrasse les géants. C’est l’origine de l’idolâtrie, fille de la crédulité, et non de l’imposture, comme on l’a tant répété.
L’idolâtrie fut nécessaire au monde, sous le rapport