Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/309

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être son père ; or il dit que jusqu’au temps de son père, les Grecs ne surent rien de leurs propres antiquités. Que devaient-ils donc de savoir de celles des barbares qu’ils nous ont seuls fait connaître ?… Et que penserons-nous de celles des Romains, peuple tout occupé de l’agriculture et de la guerre, lorsque Thucydide fait un tel aveu au nom de ses Grecs, qui devinrent sitôt philosophes ? Dira-t-on que les Romains ont reçu de Dieu un privilège particulier ?


(An du monde 3553 ; de Rome 303.) L’époque de Thucydide est celle où Socrate fondait la morale, où Platon cultivait avec tant de gloire la métaphysique ; c’est pour Athènes l’âge de la civilisation la plus raffinée. Et c’est alors que les historiens nous font venir d’Athènes à Rome ces lois deS Douze Tables, si grossières et si barbares. On verra plus loin la réfutation de ce préjugé.

Les Grecs avaient commencé sous le règne de Psammétique à mieux connaître l’Égypte ; à partir de cette époque, les récits d’Hérodote sur cette contrée prennent un caractère de certitude. Ce fut de Xénophon (3553) qu’ils reçurent les premières connaissances exactes qu’ils aient eues de la Perse ; la nécessité de la guerre fit pour la Perse ce qu’avait fait pour l’Égypte l’utilité du commerce. Encore Aristote nous assure-t-il qu’avant la conquête d'Alexandre (3660), l’on avait débité bien des fables sur les mœurs et l’histoire des Perses — C’est ainsi que la Grèce commença à avoir quelques notions certaines sur les peuples étrangers.

Deux lois changent à cette époque la constitution de Rome.